Le thé revêt, au Japon, une dimension cultuelle très forte. Plus qu’un art de vivre, c’est un culte fondé sur l’admiration du Beau parmi les vulgarités de l’existence quotidienne. Cette philosophie se traduit par une cérémonie extrêmement codifiée, le « Chanoyu », qui se déroule dans un lieu précis et dont chaque geste doit être soigneusement observé.
L’histoire de la cérémonie du thé remonte au XIIe siècle. Elle n’est pas seulement une préparation de la poudre de thé vert Matcha. Il s’agit d’atteindre la sphère de la spiritualité. Harmonie, respect, pureté et tranquillité d’esprit.
Pendant la cérémonie du thé, le maître de thé purifie la longue cuillère avec un linge de soie, fait chauffer l’eau à la bonne température, dépose la poudre de Matcha dans un bol avec une cuillère en bambou, verse l’eau chaude et fait mousser eau et thé Matcha à l’aide d’un petit fouet en bambou. L’invité déguste la pâtisserie servie sur le papier traditionnel japonais, qui est une sorte de mise en bouche, puis saisit le bol dans ses mains en le faisant tourner pour en apprécier la beauté avant de déguster le thé en trois gorgées et demie…
A l’invitation d’Emilie et de la commission d’animation culturelle, Dominique Deuf, cinquième niveau de l’école japonaise Icchu-ryu, spécialiste de la cérémonie du thé qu’elle pratique depuis une douzaine d’années, est venue faire partager son art à une vingtaine de personnes à la médiathèque, samedi après-midi.
Les participants l’ont observée et écoutée dans le plus grand silence, puis ils ont pu lui poser de nombreuses questions sur cet art, une des clés d’accès à la compréhension de la société japonaise, avant de déguster du Matcha pour certains et du thé vert en feuilles pour d’autres.